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Pendant qu’une poignée de membres du club couraient aux Templiers ce week-end du 25 octobre, au même moment et à 6000km de là, la famille Grosroyat prenait le départ du très prestigieux Marathon du Corps des Marines à Washington.
C’est au mois de mars dernier que Philippe a eu l’agréable surprise d’être tiré au sort pour participer à cette course mythique. Il ne restait maintenant plus qu’à préparer le voyage, et surtout à enchainer les kilomètres à l’entrainement pour arriver fin prêt sur la ligne de départ.
Et c’est en famille que Philou, Isa et Thibault ont fait le déplacement aux USA, d’abord à New York, puis à Washington pour prendre part à cette épreuve. Une course à l’américaine, démesurée, organisée de main de maître et avec toute la rigueur que l’on peut imaginer de la part des Marines de l’armée US.
Dimanche matin Isa prenait le départ du 10km. Elle passe la ligne en 51min13 à la 604e place (158e féminine). Pour la petite anecdote, Thibault, ancien triathlète au TCC, termine en 40min59 à la 49ème place et prouve qu’il a encore de beaux restes… A quand la reprise ? 😉
Enfin sur la course phare, le Marathon, Philou termine en 3h53min50 (2949e). Mais comme il le dit lui même, le chrono était bien moins important que l’expérience qui, elle, était inoubliable ! (voir plus bas pour le récit de sa course)
Plus d’infos sur la course : www.marinemarathon.com
Le MCM, Marine Corps Marathon, est organisé par le United States Marine Corps, l’équivalent américain de notre Infanterie de Marine si chère à Carcassonne. L’USMC s’est particulièrement illustré lors de la seconde guerre mondiale en combattant les japonais dans le Pacifique.
Pour fêter cette 40ème édition les Marines avaient préparé un weekend end de célébration. Le retrait des dossards avait été organisé dans un palais des congrès de Washington DC où étaient attendus 100 000 visiteurs sur deux jours. De nombreux stands commerciaux, associatifs et caritatifs proposaient toutes sortes d’animations. Un concert était organisé à deux pas de la Maison Blanche. Il était également possible de participer à un Pep Rally, un brunch ainsi qu’à l’incontournable « Pasta Party » appelée là-bas « Carbo Dining ». Des conférences et rencontres avec des sportifs professionnels ont également eu lieu. Une course pour enfants et un 10km complétaient le programme sportif.
Le MCM est le 3ème plus grand marathon des Etats-Unis et le 8ème mondial. Pour obtenir un dossard il faut participer à un tirage au sort qui a lieu en mars, ou passer par un voyagiste, ou participer à une association de « found raising » ou encore de justifier de 10 participations. Pour ma part j’ai eu la chance d’être tiré au sort. Isa et Thibaud ont pu s’inscrire dès l’ouverture des inscriptions sur le 10 km, ce dernier ayant été rempli en une semaine. Pour le voyage nous avons réservé des vols secs, l’hébergement avec Airbnb (excellent à New York et Washington) et les transferts avec Mégabus aux USA et Blablacar en France. Sur place nous avons surtout utilisé le Capital Bikeshare, les Vélibs locaux.
Surnommé le People’s Marathon, le MCM ne propose pas de prime aux premiers ce qui en fait un marathon très populaire tant du côté des concurrents que du côté du public. Tout le monde gagne la même chose sauf les trois premiers hommes et premières femmes qui remportent un bouquet de fleurs. Pour ce dimanche 25 octobre 40 000 dossards avaient été distribués pour le marathon et 10 000 pour le 10km. Les bénéfices sont reversés aux associations et fondations supportant les familles de Marines.Au petit matin, après avoir un englouti un excellent Gatosport au chocolat de chez Béranger ROUGEAUD, Topchrono 11 Carcassonne, je m’engouffre dans le métro, unique moyen de rallier le départ. C’est sous un crachin breton, seul jour de pluie de nos 10 jours passés aux USA, que le départ allait être donné mais après une bonne heure d’attente dans la nuit au pied du Pentagone encadrée par des Marines proférant des consignes au mégaphone avant de passer l’un des 9 portiques de sécurité (pour 40 000 participants plus le publique) avec fouille obligatoire. Passage en rase motte de deux Ospreys, appareil de transport de troupes hybride entre un hélicoptère et un Transal, saut de 5 paras déployant un gigantesque Stars and Stripes.
Très peu de temps pour rejoindre la ligne sur une autoroute fermée juste devant le cimetière militaire d’Arlington, tellement peu que je loupe le coup de canon du Howitzer qui donne le départ. Tant pis, je déclenche ma montre en passant sous l’arche. Après être passé dans la haie formée par les porteurs des 40 drapeaux nationaux des concurrents me voilà parti pour les 26,2 miles. Au même moment, au National Mall, Thibaud et Isa s’élançaient sur le 10 km. Avec huit minutes de retard sur la ligne de départ je me retrouve à devoir dépasser, slalomer, ralentir, relancer le tout ponctué de « squiouzemi » qui me valurent plusieurs fois une petite discussion bien sympathique avec des américains étonnés et contents de trouver un frenchy parmi eux.
C’est dans la première partie de la course qui traverse la cité de Rosslyn que je remonte les groupes des meneurs d’allure à 4h30 puis 4h15. Malgré la largeur des voies ils ne sont pas faciles à dépasser, trop de monde sur la route et les trottoirs. Une petite ambiance Tour de France flotte d’ailleurs sur la course et me pousse dans la montée. Après une longue descente dans un secteur boisé et le franchissement du premier pont sur le Potomac la course traverse Georgetown, une ville typique à l’architecture 1930 qui abrite la célèbre université du même nom. Dans la boucle de Rock Creek, l’autre secteur boisé, je remonte le groupe des 4h00 et cours un peu à côté d’un original à la barbe façon ZZ Top habillé couleurs du drapeau américain et chaussé de… Crocs, il me dit que c’est le 5ème marathon de ses « chaussures ».
La course entre ensuite dans Washington en longeant le Potomac et entame une boucle dans Hains Point, une presqu’île verdoyante. Là est installé le Wear Blue Mile, la partie la plus émouvante. Dans le plus grand silence la course traverse une allée où sont plantés les portraits de Marines tombés au combat, le demi mile suivant est bordé par des membres des familles portant chacun des drapeaux américains formant une haie d’honneur et qui crient encouragements et remerciements. Le demi-tour à Hains Point marque aussi le semi.
Dans Washington la course propose alors une véritable plongée dans l’histoire des Etats Unis puisqu’elle emprunte en aller-retour le National Mall. Elle passe le long des monuments des présidents Lincoln, Washington, Jefferson, de Martin Luther King, longe le reflecting pool, le mémorial de la seconde guerre mondiale et celui du Vietnam. On aperçoit la Maison Blanche et on passe au pied du Capitol et des musées du Smithsonian Institute dont le magnifique Air and Space museum qui héberge une imposante collection des appareils les plus prestigieux de l’histoire de l’aéronautique mondiale. On en oublierait presque la course tant on en prend plein les yeux mais c’est précisément là que mes jambes ont choisi de me ramener sur Terre.
Les ravitaillements se succèdent, ils sont à chaque fois animés par des Marines et quelques bénévoles. Ici pas de Coca mais du Gatorade ou de l’eau. Dans le public, il n’est pas rare de trouver des ravitaillements sauvages faits de bonbons ou de biscuits salés. Au 20ème Mile, des Donuts et des Jelly Beans étaient censés donner assez d’énergie pour finir l’épreuve.La course quitte Washington en franchissant le deuxième pont sur le Potomac en destination de Crystal City et de son festival. Grosse ambiance avec un public survolté équipé de cloches, de sifflets et de tambours distribués par l’organisation. Passage devant le Pentagone et le mémorial de l’Air Force avant de rejoindre l’autoroute qui borde le cimetière d’Arlington, retour sur la ligne de départ complètement désertée avant de bifurquer vers l’arrivée et là… une ultime rampe pour accéder à l’arche d’arrivée, du monde partout. J’aperçois Thibaud et Isa dans la foule. Un Marines nous accueille avec le traditionnel salut militaire Américain avant de remettre la médaille de finisher au pied du mémorial des Marines figurant la prise de l’île d’Iwo Jiwa en 1945.
Mission accomplished, Oorah ! Je termine le marathon en 3h53, mon moins bon temps sur un marathon, mais ma plus belle course. De leur côté Isa termine 604ème sur 10 000 en 51 minutes, et Thibaud, avec deux entrainements, 49ème et 3ème de sa catégorie en 40 minutes.
L’après marathon fut à la hauteur de l’épreuve avec de nombreuses animations, concerts, stands de massage et de dégustation de bière.
Une belle expérience vécue en famille couplée avec la découverte d’un grand pays et qui laissera des souvenirs gravés pour longtemps.