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Epreuve phare du calendrier pour les amoureux de trails et de courses natures, le festival des Templiers a encore régalé un large public cette année en proposant 14 courses. Des plus jeunes avec la « Kinder Trail » (1,5km), au plus aguerris avec « l’Endurance Trail », course de 100kms et 4300 D+, près de 12000 participants se sont donnés rendez-vous à Millau le week-end du 25 octobre.
Une délégation de técessiste s’est préparée depuis plusieurs semaines dans la montagne noire et sur les pentes de l’Alaric pour se présenter à cet événement.
Vendredi 23 octobre, Clément bouleau s’alignait le premier sur l’intégrale des Causses avec 62km et 1800 D+. Il passe la ligne après 10h11min de course, à la 117ème sur 450 participants, avec à la clé un podium puisqu’il termine 3ème espoir. (voir un peu plus bas pour le récit de son aventure)
Le samedi, Jean-Michel Carreras faisait son premier trail de 28km, « La Mona Lisa », avec 1100 de D+. Il termine 91ème sur 600 concurrents en 3h10. Bérangère Sire sa compagne, a participé à la Templière, course de 8kms avec 260m D+ réservée aux femmes. Elle franchira la ligne en 43min à la 12ème place sur 430 trayeuses.
Samedi après-midi, Marjolaine Courrege et Chrystelle Lateyron se sont élancées sur le marathon des Causses avec 37kms et 1700m de D+. 900 adeptes étaient sur la ligne de départ. Marjolaine termine 140ème au scratch (et 14ème sur 180 féminines) en 4h36. Chrystelle passe la ligne en 5h17, 52éme féminine et 312ème au scratch.
Le lendemain Thomas Guilhounet s’est aligné sur l’épreuve phare : « la Course des Templiers » avec 73kms et 3400 de D+. Malgré les quelques douleurs au genou, il réalise un très bon chrono en 11h40 et finit 500ème sur 2000 participants.
Bravo à tous et maintenant place à la récupération !
En bonus, Clément nous raconte sa course.
Voici un petit compte rendu de mon intégrale des causses 2015 ! J’espère que cela va vous plaire 😉
12 janvier 2015, je suis à la recherche d’un nouvel objectif pour cette nouvelle année qui se prépare. Étant un amoureux des défis un peu fous et malgré mon jeune âge, une course me trotte depuis quelques temps dans la tête… L’intégrale des Causses au Festival des Templiers ! Non mais rien que ça. Un Trail de 62km avec 3000m d+, moi qui n’ai pour seule vrai référence qu’un Trail de 42km en Andorre terminé en 8h51′ ! 20km de plus… Ah oui quand même ! Mais bon après tout pourquoi pas et puis comme on dit souvent « qui ne tente rien … ».
Bon allez, c’est parti !.. Je remplis le formulaire d’inscription , non sans mal je vous l’accorde , non pas parce que je ne me souviens pas de comment je m’appelle ou de mon numéro de licence mais simplement car je m’imagine déjà au beau milieu des Causses en octobre prochain. C’est donc vrai ce que j’entends dire de la part de certains trailleurs, que le plus dur dans un ultra c’est de s’inscrire hihi ! Eh bien aujourd’hui c’est mon tour et je peux vous dire que je ne suis pas fier.Je vous résume donc ma situation. J’ai 20 ans et étudiant en 2nde année de Staps à Font Romeu (sur ce point, il est vrai que je suis avantagé) et après deux saisons de Trail-Triathlon-Sieste. Non non je plaisante ! Après deux ans à m’entraîner un peu au feeling et sans vraiment performer, je me remets donc en septembre 2014 dans un entraînement spécifique triathlon avec quelques entraînements Trail. Et oui, je suis triathlète avant d’être traiteur !
10 mois plus tard, le 23 octobre 2015 à Mostuejouls. 6h50 du matin ! Et oui déjà .. Ça va vite vous me direz.. Enfin sur le papier car en réalité ma saison est passée par des hauts et des bas. 1 mois et demi d’arrêt au beau milieu de l’été, des rhumes, des coups de fatigues, un abandon sur souci mécanique lors d’un Half Ironman, … Mais aussi des podiums, de belles rencontres, de beaux paysages, des chronos de ouf. En clair une saison comme beaucoup d’entre vous ont dû connaître aussi j’imagine.
Mais quoi qu’il en soit les amis, je suis bien sur la ligne de départ d’un des rendez-vous les plus mythiques pour tout trailleur qui se respecte. Et je peux vous dire que là, la pression je l’ai. A 10 minutes de LA course de la saison. Celle qui me dira si oui ou non ma saison est réussie ou pas.
Mais je ne dois pas être le seul à avoir la pression ce matin. Personne n’a vraiment le sourire sur cette ligne de départ et même si le speaker lui est à 200% même sans sono et sans musique d’ERA. il a bien du mal à nous sortir de notre stress.3..2..1.. C’est parti !!!!!! Un dernier coucou à Papi et sa légendaire caméra et c’est parti pour une longue et belle aventure d’une bonne 10aines d’heures à travers l’Aveyron. Le départ n’est pas trop rapide et je me place aux environs de la centième place pour ne pas partir trop vite mais sans me faire ralentir dans le premiers monotraces par des concurrents moins rapides. La journée sera longue. Et une heure de course ! Je ne l’ai pas vu passer. Premier ravitaillement et premières émotions. Il n’est même pas 8h du matin, nous sommes dans un petit village au cœur des Causses et des dizaines de spectateurs sont déjà là pour nous encourager, je peux vous assurer que c’est encore mieux qu’un gel énergétique pour vous redonner un coup de boost. Elle est vraiment énorme cette course ! Quelques kilomètres plus loin, le soleil fait son apparition. Je vais pouvoir enfin éteindre ma frontale et surtout ne plus risquer de me tordre une cheville dans l’une des descentes techniques de ce début de parcours.
Les kilomètres avancent petit à petit, me voilà aux environs du 15e kilomètre et une envie de boire de l’eau plate se fait ressentir. Mais pas de problème j’ai tout prévu (10 jours que je ne pense plus qu’à cette course). Enfin à part de rincer ma poche à eau vous me direz car là, c’est bien la tuile de ce début de parcours .. Une eau imbuvable dans ma poche à eau et surtout 1 bon kg maintenant à porter pour rien. Super… Je me dis alors qu’il va falloir que je fasse très attention à mon hydratation mais surtout que ça va être compliqué de parcourir les 17km entre les ravitaillements 3 et 4 avec seulement 1 litre d’eau de réserve dans les deux gourdes que je porte sur le devant de mon sac. Mais je ne me décourage pas et me dit qu’il y a toujours des hauts et des bas dans un ultra et que cet incidents sera donc mon « bas » de la course.
20e kilomètre, après 2h45 de course .. « Oh ! Quel beau paysage quand même !! » Je viens d’effectuer le premier tiers du parcours, et suis donc sur une longue partie à profil descendant que j’avais repéré avant la course, sur le profil fourni par l’organisation. Les jambes commencent à montrer leurs premiers signes de fatigue à cause de la longue partie courue à « bonne » allure en compagnie de 3 coureurs qui me distancerons dans une petite descente technique.
26e kilomètres et me voilà à l’entrée de St Andrée de Vezine au deuxième ravitaillement du parcours où mes grands-parents m’attendent pour l’assistance. Après quelques secondes à les chercher parmi tout les suiveurs présents, je les vois, Papi toujours la caméra à la main et Mamie qui m’encourage à vive voix. Cela fait vraiment plaisir de revoir du monde et surtout de pouvoir échanger quelques mots. Je prends le temps de leur laisser ma lampe frontale et mon bonnet contre ma visière et mes lunettes de soleil car le soleil est bien au rendez-vous contrairement à la veille. Et me voilà donc reparti après avoir mangé un petit morceau de fromage et deux trois morceaux de banane sur les tables du ravito.
Aïe… Et voilà, il en fallait bien une, et bien oui alors que je me trouve quelques kilomètres après le ravitaillement sur une piste descendante au milieu de champs, je me retrouve à terre. La cause, un caillou qui devait dépasser.. Enfin je n’avais qu’à surtout regarder où je mettais les pieds. Je me retrouve donc au sol après avoir frappé violemment un caillou avec mon coude. Un concurrent me demande si tout va bien et je repars avec ma douleur au coude en direction de La Roque Sainte Marguerite où se trouve un nouveau point d’eau.
Me voilà à la Roque au pied de la montée sur Pierrefiche. Mes grands-parents sont encore là et je remplis mes gourdes en leur racontant ma petite chute. Et je repars sans trop m’attarder pour ne trop me refroidir.
Dès le bas de la côte, je me retrouve derrière deux coureurs qui semblent monter à un bon rythme. Je décide de me caler derrière eux pour tout le long de la montée. Sur le sommet, je pars en compagnie du premier et laisse le troisième qui avait déjà montré quelques signes de faiblesse durant la montée.Après une bonne partie à courir entre pistes forestières et monotraces, le tout avec un panorama magnifique, j’arrive à Pierrefiche. Nouveau ravitaillement mais celui-ci est un peu spécial car le prochain est dans près de 17km avec seulement un point d’eau entre les deux. La nécessité de bien se ravitailler est donc de mise.
Je décide donc de m’arrêter quelques minutes pour prendre de l’eau et à manger avant de repartir vers la seconde partie du parcours. J’avais découpé le parcours en deux grosses parties avant le départ, d’abord celle avant Pierrefiche vers le kilomètre 35, puis l’autre entre Pierrefiche et l’arrivée en me disant qu’il me faudrait arriver à Pierrefiche sans trop de mal pour pouvoir finir sans trop de problème. Verdict, j’ai les jambes qui commencent tout de même à un peu tirer mais je me dis que ça devrait le faire ! Et je repars de ce ravitaillement après 5h de course en direction de Massebiau.6h de course et me voilà avec plus de 43 km au compteur. Je viens à cet instant de dépasser ma plus longue distance en une seule fois que j’avais établi l’an dernier en Andorre avec ma participation au marathon des cimes en marge de l’organisation de l’Ultra Trail d’Andorre. Mais il me reste encore plus de 20km à parcourir et non des moindres avant d’avoir la chance de pouvoir franchir cette fameuse ligne d’arrivée. Car maintenant je commence à avoir les jambes raides comme des bouts de bois, et surtout comme cela était prévisible il ne me reste que 10 malheureux centilitres d’eau (sans savon!) pour arriver au prochain point d’eau.
Ayant garder mon Kway depuis le début de la course de peur d’attraper froid, je me rend compte que je suis en train d’étouffer à l’intérieur à cause du soleil bien présent depuis quelques heures. Je décide donc de m’arrêter pour enlever ma veste ainsi que pour voir si l’eau de ma poche à eau était vraiment imbuvable. J’avais bien raison l’eau à l’intérieur est savonneuse.. J’en prend tout de même une gorgée avant de repartir.Solitude, solitude … Cela fait maintenant plusieurs kilomètres que je ne croise personne (et oui c’était le risque en m’inscrivant à une course avec seulement 450 inscrits au départ). ET VOUMMMMM….. Dans une petite descente un peu technique je me fais littéralement poser par le coureur de tête de l’endurance 100km. Il s’agit d’Aurelien Collet, qui même après avoir effectué plus de 70km court encore à une vitesse incroyable.. Respect en tout cas !!
8h de course maintenant et plus de 50km de parcourus. Je me trouve à l’entrée de Massebiau où se trouve un point d’eau. Mais le plus important quand on est Massebiau ce n’est pas le point d’eau, mais surtout que je me trouve au pied de la dernière et non des moindres montée du parcours… Le CADE ! Qui est en quelque sorte, la montée emblématique du Festival des Templiers car gravie par presque toute les courses.
Mais l’ambiance est bien là dans le village avec énormément de monde venu pour nous encourager. Il faut bien ça pour nous redonner un peu de motivation au pied de cette cô… De ce MUR !!Cela fait 8 heures que je suis parti ce matin de Mostuejouls et tout me parait déjà si loin tellement le chemin est long. Mais il faut aussi rajouter que depuis 3-4 km je suis vraiment dans le dur .. Les jambes me font de plus en plus mal dans les descentes et j’ai de plus en plus de mal à tenir un petit 8km/h sur du plat ! Je repars en direction de l’arrivée car je sais qu’une fois là-haut, il y aura un dernier ravitaillement et que je basculerai vers l’arrivée.
Et allez hop !.. 100 mètres de dénivelé d’avalé, … Et de 200… Et 300… Je m’aventure à lever la tête du chemin et la … Wahouu !! On est haut quand même. Mais la vue est vraiment magnifique. Et c’est reparti, je ne suis plus très loin du plateau maintenant.Ouf ! Il est là et en plus je me retrouve avec un coureur à mes côtés.. Je prend le temps d’échanger quelques mots avec lui tout en alternant une course lente et de la marche avant d’arriver au point du dernier ravitaillement, tout en haut de ce fameux Cade et surtout à seulement 5km de l’arrivée !!
J’aperçois enfin la ferme du Cade, une très belle bâtisse en pierre où est placé le dernier ravitaillement. Sachant que sauf blessure ou chute je serais FINISHER (et oui je ne vais pas avoir fais tout ça pour abandonner maintenant tout de même) j’en profite pour me ravitailler convenablement, voir un peu plus .. Roquefort (région oblige!), pain, saucisson. Je vous vois venir… Non non je ne suis pas en train de prendre l’apéro pour fêter mon arrivée mais bien au dernier ravitaillement !
Après avoir quitté la ferme et avoir commencé à basculer dans la descente, que je prendrais lentement car mes genoux commencent à montrer quelques signes de faiblesses, je passe au niveau de la dernière curiosité du parcours. La grotte du hibou où un photographe nous attend pour immortaliser le moment.A peine sorti de la grotte, les émotions commencent à monter. Et je repense à toutes ces séances à Font-Romeu comme à Carcassonne à travailler le moindre détail grâce aux conseils de Charlotte Morel de la Team My tribe. 10 longs mois de préparation depuis que je me suis inscrit, 10 long mois à travailler mon endurance à travers des séances vélo, course à pieds ou natation pour en arriver là. Être FINISHER de l’intégrale des Causses ! Et oui, je viens à l’instant même de passer sous l’arche d’arrivée avec comme accompagnement la musique d’ERA et les encouragements de mes grands-parents.
10h11’59 » sera mon temps officiel, autant de temps que j’aurais passé à lutter contre moi même, pour en arriver là et sentir en moi cette satisfaction et surtout cette joie du travail bien fait !Je retrouverais mes accompagnateurs de luxe quelques instants après, après avoir reçus ma médaille de FINISHER. Cette même médaille qui résumera à elle seule toute une année de préparation et plus de 10h de course ! Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, je me vois appelé par le speaker pour la remise des récompenses. Avec une place de 117e au classement général, je me retrouve donc 3e au classement par catégorie en Espoir !
Cette journée du 23 octobre 2015, restera vraiment pour moi un jour spécial. En espérant que ce petit résumé vous aura bien plu et qu’il vous aura peut être donné quelques idées…